- MARV
- MARVMARVVille et oasis du Turkménistan peuplée en majorité de Turkmènes de la tribu Tekke. Dépendante de la rivière Murgh b qui, comme la Har 稜-r d, va se perdre dans le désert de Kara-Kum, l’oasis de Marv (également notée Merv, Maur ou Mary) est connue dans les mythologies indiennes et iraniennes comme le berceau des familles aryennes. Satrapie achéménide, elle resta province iranienne (la Margiane) sous les Séleucides, sous les Parthes arsacides et sous les Sassanides. Sous les derniers Sassanides, elle fut aussi le siège d’un «marquisat» et d’un archevêché chrétien. Capitale du Khor s n aux premiers siècles de l’Iran islamisé, elle fut pour les Arabes une base de pénétration vers l’Asie centrale. C’est aussi là que commença le mouvement ‘abb side prêché par Abu Muslim, suivi, après la mort de ce dernier, par la prédication hérétique de Muqanna (VIIIe s.). Bien que progressivement éclipsée par Balkh et Nichapour, la ville prospéra sous divers princes et atteignit son apogée sous le Seldjoukide Sandjar (1118-1157) qui en fit sa capitale. Centre important de vie intellectuelle islamique, sa richesse reposait sur une mise en valeur très policée des cultures irriguées (coton, soie, soie grège, tissus exportés). Saccagée par les Ghuz, la ville fut détruite par les Mongols et son barrage d’irrigation démoli. En dépit des efforts du Timouride Sh h Rukh (reconstruction du barrage et d’une nouvelle ville au XVe s.), Marv ne retrouva pas sa prospérité. Disputée entre les Ouzbeks et les Safavides au XVIe siècle, elle fut, aux XVIIIe et XIXe siècles, la proie des kh ns locaux (Bokh r , Khiva) et tomba aux mains des Tekke turkmènes (1856), puis des Russes (1884). Ceux-ci s’efforcèrent de développer l’économie, notamment l’agriculture (coton), par la construction de barrages et de canaux, et aussi l’industrie (huile et coton, textiles). Les fameux tapis mauri (c’est-à-dire de Marv) sont tissés à Dowlat b d (Afghanistan) par des réfugiés de Marv. La ville moderne de Mary (94 900 hab. en 1991) est édifiée à proximité du site archéologique, sur le canal du Kara-Kum; elle possède une petite industrie agroalimentaire et textile.
Encyclopédie Universelle. 2012.